Les deux leçons que j'ai enseignées à mes élèves le 3 et le 10 mai s'opposent sur de nombreux points.
Pour certains élèves, la leçon « rythmez votre soirée » (ES26) était leur première expérience de prise de conscience par le mouvement sur un seul côté. Toute la leçon se déroule du côté droit tandis que celle de la semaine précédente, « embrassez-vous » (AY28) alterne, à chaque étape, avec un côté puis l'autre. Ces deux stratégies sont tout aussi pertinentes : sentir un côté puis l'autre permet de prendre conscience de ses habitudes, de ce qui est facile et familier, comme croiser les jambes, ou les bras, ou les doigts, ou se tourner. En comparant les deux côtés, en réduisant le côté plus facile, on apprend à équilibrer, à atténuer les différences, pour finalement faire aussi bien du côté inhabituel. A l'inverse, « rythmez votre soirée » provoque des différences inouïes entre les deux côtés. Au fur et à mesure de la leçon, le côté droit lâche, s'étale, fond, s'allonge, et se ressent d'une légèreté et d'une fluidité insoupçonnées. On se relève, on apprécie tout son côté droit, du pied à la tête, au bout des doigts, tandis que le gauche paraît... gauche ! Au même instant, on est face à deux versions de soi : on a le choix.
L'autre grande différence entre ces deux leçons est l'accent mis sur le centre ou la périphérie. « Embrassez-vous » met les bras et les jambes hors-jeu. On se prend dans les bras, on se prend dans les jambes (pour reprendre les mots si appropriés de mon élève Anne), on fait un paquet avec les bras et la tête, donc le mouvement doit s'organiser au centre. A l'inverse « rythmez votre soirée » est composée de mouvements minimalistes qui partent de la périphérie. Lever la main, et ne lever que la main. Lever l'avant du pied, lever le coude, etc. On cherche à lâcher ailleurs pour permettre le mouvement le plus léger et rapide possible dans une petite partie très précise.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces deux leçons de prise de conscience par le mouvement. Respiration, timing... je vous laisse y réfléchir par vous-mêmes !
Myriam Audin, 12 mai 2021